Alain Lenoir Mis à jour 14-Oct-2025
Thèse à Toulouse
sous la direction de Raymon Campan : "Reconnaissance du site et stratégies
d'orientation chez Formica lugubris (Formicidae, Hymenoptera)"
(1988).
Résumé : Les
phénomènes de mémorisation impliqués dans la reconnaissance visuelle du site
d'implantation du nid ainsi que les stratégies d'orientation chez des ouvrières
appartenant à une colonie polycalique de F. lugubris ont été étudiés en milieu
naturel par méthode des déplacements passifs. Les expériences révèlent l'existence
chez les fourmis d'une mémoire visuelle de la configuration du site et montrent
la préponderance de l'utilisation de repères terrestres. Les repères célestes
ne jouent qu'un faible rôle. Les repères terrestres sont utilisés de jour et
des repères chimiques la nuit.
Chercheur CNRS au CRCA à Toulouse.

Quelques photos : l'habilitation
de Raphaël Boulay
(2011) 
Au stage de Banyuls sur
les fourmis (2016) :
Au congrès SF-UIEIS
à Tours en 2015 : 
"Le bio-mimétisme
: quand l'homme s'inspire de la nature. Qui dit concentration de touristes,
dit souvent saturation, voir bousculade. Pour réguler ce trafic, on s’est
inspiré du monde des fourmis, c’est ce qu’on appelle le "bio-mimétisme".
Il s’agit d’une science qui s’inspire de la nature pour l’appliquer
aux humains. Concernant les embouteillages et les mouvements de foules, nous
avons beaucoup appris des fourmis. Lorsque des embouteillages se produisent,
les fourmis sont capables de créer une autre piste pour désengorger
la route qui est très marquée."
Professeur Vincent Fourcassié, directeur de recherche du CNRS (France
Info 1er septembre 2018)
Au CRCA à Toulouse,
Vincent Fourcassié et ses étudiants, dont Hugo
Merienne, filment des fourmis avec une caméra à 250 images
/ seconde. " Elles ne sont pas dopées à l’EPO,
n’ont pas tourné dans un épisode des X Men, mais leur puissance
vaut largement celle d’un Hulk alors qu’elles ne font souvent pas
plus d’un centimètre. Les fourmis sont dotées d’une
force herculéenne, que des scientifiques toulousains sont en train de
scruter à la loupe. Depuis quelques mois, grâce à cinq caméras
hyper-puissantes capables de faire 250 images par seconde, l’équipe
« Collective animal behavior » de Vincent Fourcassié, du
Centre de recherches sur la cognition animale de Toulouse, scrute leurs moindres
mouvements. Adieu la fourmi qui bouge dans tous les sens. Là, on les
voit avancer au ralenti, en 3 D. Cette étude, menée dans le cadre
de la thèse d’Hugo Merienne, a pour objectif de savoir comment
chacune d’entre elles fait pour déplacer un insecte ou une feuille.
Et voir comment elles gèrent leur tâche individuellement et comment
elles s’organisent collectivement, des plus petites aux plus grosses.
« Une fourmi peut porter de 12 à 15 fois son poids, elle peut aussi
tirer jusqu’à 25 fois son poids. Grâce à ces images,
il est possible de décomposer son mouvement et faire des mesures grâce
auxquelles on pourra connaître l’énergie qu’elle dépense
», indique Vincent Fourcassié, directeur de recherches au CNRS.
Dans ce transport de fret collectif, les performances physiques ne sont pas
toujours là où l’on croit selon les premières constatations
réalisées par les chercheurs. « Les grosses fourmis ne sont
pas le modèle agrandi des plus petites. Elles ont une tête plus
importante, qui les déséquilibre. Ce qui fait qu’elles porteront
moins de poids car sinon elles seront déstabilisées », livre
le scientifique.
Leur exosquelette, source d’inspiration Les mastodontes seront donc plutôt
aux avant-postes, à déblayer le terrain pour leurs collègues
qui assurent le transport des marchandises. Les images ont permis de voir qu’elles
font des micro-pauses lorsqu’elles charrient un insecte ou une feuille.
Comme les humains. Au-delà de leur façon de faire, les chercheurs
se penchent aussi sur leur anatomie, sur la façon dont elles placent
leurs trois pattes de chaque côté en fonction de leurs cargaisons.
Le font-elles mécaniquement ou s’adaptent-elles pour optimiser
leur déplacement ?" (Colin 2018)
Les pistes des Atta semblent fonctionner sans communication directe entre les individus selon T. Bochynek (et al 2019). Voir Vézina (2019) avec interview de Vincent Fourcassié.
A dirigé les thèses
suivantes :
-
Audrey Dussutour
: "Organisation spatio-temporelle des déplacements collectifs
chez les fourmis" (Toulouse
2004)
- Abel Bernadou :
"Du micro-paysage au paysage : approche éthologique et écologique
de l'impact des hétérogénéités spatiales
du milieu sur les fourmis." (Toulouse 2009) (avec Xavier espadaler,
voir Bernadou et al 2006).
- Sofia
Bouchebti : "Comportement d'approvisionnement des fourmis coupeuses
de feuilles : de la piste chimique à la piste physique"
(Toulouse 2015).
- Hugo Merienne : "Biomécanique et énergétique
de la locomotion et du transport de charge chez la fourmi" avec Pierre
Moretto (Toulouse 2019).
- Guillaume Fumery : "Biomécanique du transport collectif de
charges, vers une application clinique" (Toulouse
2019).
-
Vézina, A.-M. (2019) Les fourmis coupe-feuille entretiennent leurs sentiers
sans communiquer. larecherche.fr, 11 février 2019, p. https://www.larecherche.fr/entomologie/les-fourmis-coupe-feuille-entretiennent-leurs-sentiers-sans-communiquer
Pdf
-
Bernadou, A., G. Latil, V. Fourcassié and X. Espadaler (2006). Etude
des communautés de fourmis d'une vallée andorrane. Actes Coll.
Insect. Soc. Avignon, 24-27 avril 2006: 4p Pdf
Voir
-
Bochynek, T., M. Burd, C. Kleineidam and B. Meyer (2019). Infrastructure construction
without information exchange: the trail clearing mechanism in Atta leafcutter
ants. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 286(1895): 20182539.
doi:10.1098/rspb.2018.2539
- Colin, B. (2018) VIDEO. Une pour toutes, toutes pour une... Le comportement
des fourmis scruté de très (très) près. 20minutes.fr,
31 mai 2018, p. https://www.20minutes.fr/sciences/2279683-20180531-video-toutes-toutes-comportement-fourmis-scrute-tres-tres-pres